Devenir lecteur-correcteur : 10 qualités indispensables

Devenir lecteur correcteur : les 10 qualités indispensables
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Les qualités pour devenir lecteur-correcteur

Vous avez le stylo rouge qui vous titille et possédez d’excellentes compétences en orthographe? Si vous nourrissez l’espoir de devenir correcteur ou lecteur-correcteur un jour, c’est un bon début pour y parvenir, mais cela ne suffit pas : il faut d’autres qualités, à la fois professionnelles et humaines. Voici les 10 qu’il faut avoir!

Les qualités professionnelles pour être correcteur

Maîtriser la langue française…

Connaître les règles essentielles de la langue française est indispensable, mais il y a aussi toutes ces règles que l’on n’aborde pas nécessairement durant la scolarité et que l’on ne soupçonne pas. En effet, la grammaire française est plutôt complexe et exigeante – et ce n’est rien de le dire. Il y a l’orthographe, la conjugaison, la syntaxe, et parmi tout ce joyeux tohu-bohu, il y a toutes les règles qui régissent l’usage des prépositions, des verbes, des connecteurs logiques, etc., ainsi que toutes les exceptions, qui sont très nombreuses.

… Et l’orthotypographie !

Le correcteur ne se contente pas de régler les problèmes liés à la langue dans un texte : il rectifie aussi les erreurs de majuscules, de ponctuation ou encore d’espace, soit ce que l’on appelle les fautes orthotypographiques. Là encore, l’affaire n’est pas si simple. Il y a des ponctuations interdites et d’autres obligatoires, des subtilités d’emploi des majuscules, des usages généraux… et parfois la marche imposée par le commanditaire qui demande d’appliquer d’autres usages que ceux normalement observés.

Savoir utiliser les modes révision de Word et d’Acrobat 

S’il existe encore des correcteurs qui effectuent des corrections sur papier, en utilisant des signes de correction bien spécifiques, les corrections s’effectuent très souvent sur des documents Word, pour la préparation de copie, et sur PDF, en employant Acrobat Reader, pour les relectures d’épreuves (EP). Il faut donc savoir activer le suivi de modification sur Word, connaître quelques ressorts pour déjouer les aléas de ce logiciel de traitement de texte, et connaître les outils d’Acrobat pour annoter avec logique et clarté les EP1 ou les EP2 avant l’impression du texte. 

Pour les préparateurs de copie, il est aussi demandé de savoir appliquer des feuilles de styles au texte (Titre 1, Titre 2, etc. ; italique ; paragraphe ; liste ; etc.) afin d’organiser le texte et d’en faire ressortir la structure définitive. Cela permet au maquettiste ou au graphiste d’importer directement le texte mis en forme dans un logiciel de mise en page, comme InDesign, et de conserver les enrichissements du texte.

Avoir un regard aiguisé sur la mise en page

Au stade des épreuves, quand le texte est maquetté, le commanditaire – qu’il soit un magazine, une maison d’édition ou autre – va également demander au correcteur de repérer les éventuelles incohérences concernant la mise en page. Cela demande d’avoir une vision d’ensemble et de prendre du recul. Code couleur, placement du chapeau, alignement des photos, numérotation des pages, espace entre les photos et le texte, lettres isolées en fin de ligne, il faut tout vérifier !

Connaître les sources fiables pour trouver les réponses

L’amour des livres est aussi un trait commun à tout bon correcteur qui se respecte. Outre les sources en ligne qu’il peut consulter à loisir, le correcteur doit aussi savoir s’entourer d’un certain nombre de livres – ou d’un nombre certain de livres : Lexique des règles typographiques, Le bon usage de Grevisse, Traité de la ponctuation française de Jacques Drillon, un dictionnaire des difficultés de la langue française, des ouvrages spécialisés comme Accords parfaits et Un point c’est tout! de Colignon, et la liste est loin d’être finie… Pourquoi tant d’ouvrages ? Parce que le maître mot lorsque l’on corrige un texte est : croiser les sources. Car oui, les différents ouvrages ne sont pas toujours d’accord et la réponse à la question que le correcteur se pose n’est pas toujours – voire jamais – gravée dans le marbre. Il faut alors trouver la solution la plus adaptée au contexte et au texte…

Prendre les bonnes décisions pour l’auteur et le texte

Ainsi, la grande qualité que doit avoir un correcteur, c’est la souplesse. Il doit pouvoir adapter sa façon de corriger au type de texte mais aussi au ton. Ainsi, si dans un roman il peut accepter des termes appartenant au registre familier pour la réplique de personnages qui ont un côté fruste, ils seront à proscrire dans un texte institutionnel, ou une thèse. Il faut avoir deux poids, deux mesures.

Les qualités humaines pour être un bon correcteur

Toujours douter : le cœur du métier de lecteur-correcteur

Plus l’on se frotte aux règles de la langue française et à celles régissant la typographie, plus on se rend compte que c’est un puits sans fond, ce qui est certes passionnant mais un peu déroutant. Il faut avoir le cœur bien accroché et son ego bien de côté : vérifier que ce que l’on pense être une faute en est bien une et que la correction que l’on souhaite apporter est exacte est indispensable. S’il y a des règles que l’on finit par maîtriser sur le bout des doigts, d’autres demandent à être connues et contrôlées, tant il en existe. Ce qui est sûr c’est que la certitude est toujours mauvaise conseillère.

Être humble, un atout indispensable pour devenir correcteur

Cette qualité est intrinsèquement liée à la nécessité de douter. Ainsi, ceux qui ont besoin d’être mis en lumière et de briller doivent passer leur chemin. Le correcteur œuvre dans l’ombre : son nom n’apparaît pas toujours dans les écrits qu’il corrige. Et quand il est doué, on ne voit pas son travail… mais uniquement ses manquements. Eh oui, là réside l’ingratitude de ce métier : les fautes laissées sont toujours très mal perçues. Nul ne peut mesurer tout le travail qui a été effectué sur le texte par le correcteur, en revanche tout le monde verra la petite coquille qui sera passée entre les mailles de son filet.

Savoir communiquer intelligemment

Bien qu’il soit seul devant le texte à corriger, le correcteur doit communiquer avec son commanditaire. Il faut qu’il se mette d’accord avec l’éditeur ou l’éditrice par exemple sur les corrections qu’il doit apporter et les vérifications à faire. À tout moment, il doit aussi se tourner vers le commanditaire pour poser des questions afin d’effectuer un travail de qualité. Il est aussi indispensable de ne pas perdre de vue que, derrière les écrits, il y a une personne et qu’elle a mis tout son cœur, ou en tout cas a fourni de nombreux efforts, pour créer ce texte. Courtoisie et bienveillance sont ainsi de mise en commentaire et dans les corrections.

Faire preuve de patience, élément clé pour devenir correcteur

Corriger un texte peut se révéler être un véritable travail de fourmi qui se rapproche d’une enquête. Ici, nulle victime, si ce n’est le texte que l’on peut « massacrer » faute d’avoir été consciencieux dans le travail de correction. Il faut parfois du temps et de nombreuses recherches pour répondre à une simple question du genre « cette virgule est-elle fautive ou indispensable ? », et une bonne dose de volonté pour y arriver.

Bref, vous l’aurez compris : être correcteur est un travail exigeant. Pour faire partie des meilleurs, suivre une formation est indispensable. Elle permet à la fois d’acquérir les connaissances nécessaires à l’exercice de ce métier et de développer les qualités humaines requises. 

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